15.2.14

Solennité sélénite

 

Pour marquer d’une pierre et d’une lumière blanches une nuit historique, Séléné a fait les choses en grand : elle s’est non seulement donné la peine de se faire pleine en ce 15 février 2014, mais elle s’est imposé la surcontrainte de faire pratiquement coïncider l’instant de sa plénitude (pleine lune à 00 h 53, heure de France) avec celui de sa culmination dans le ciel de Paris (passage au méridien à 00 h 59). Fin contempleur de mécanique céleste, notre héros appréciera à sa juste valeur le caractère exceptionnel de cette coïncidence. Il en aura aussi déduit que c’est forcément vers le même moment (01 h 05) qu’en temps solaire vrai de Paris sonneraient les douze coups de minuit inaugurant son jubilé si brillamment couronné.

Bref, selon ces GEFémérides, tout s’aligne, tout est en phase :

mi-mois
mi-lunaison
mi-ciel
mi-nuit
mi-siècle

Ce temps T serait tout indiqué pour la lecture, à la seule lueur du luminaire lunaire, de ce modeste présent de cinquante misérables syllabes :


Séléné


T céleste et sélect

À mon ami Gilles
J’offre un sélénet.
C’est moins difficile
Qu’un geffien sonnet.

Pierrot, sous la lune,
Prête ce serment :
Qu’écrive ta plume
Encor cinquante ans.



Gilles ou Pierrot

Gilles
ou
Pierrot

Watteau


Jean Fontaine