15.2.14
Gilgaliess, roi et poète
Épopée
Épopée
Il était à la fois le pis et le POS, le sis et le SOS
il était tripes et il était tropes.
Fatras ! Pas étroit, pas partiel, fatras total !
Fors l'esprit.
L'étoffe était grossière, poissée, fripée, la glaise grise, lie, sale glaire,
et la flotte arrosait la totalité — fors l'esprit.
Le gars affligé, rafistolait, rapetassait le potage.
Pas oisif le pote !
Artiste fertile, il forge l'œil, les rais si gais.
Polarisée, la pagaille rapetisse.
Gloire à toi Gilgaliess !
Alors le soir s'étire et se retire.
Oppressé, aplati, il galère.
Séparer la flotte et l'air, rallier l'air, égriser, polir et repolir le soffite,
l'affaire est sitôt faite.
L'asile s'élargit, Gilgaliess respire.
Alors le soir s'étire et se retire.
Reste à tailler !
Il partage la flotte éparpillée :
là est la flotte éparse,
là, stoppée à sa porte, elle est tarie.
Espiègle il tasse, il frase, il agglopère
le fer, le grès, la pierre ollaire, le pétrole, l'agate, les galets, le loess...
Fier, Gilgaliess appela « terre » l'argile essorée, « large » les flots resserrés.
Gilgaliess se flatte, tel, le réel plaît.
Et la forêt, les prairies, les taillis ?
Le sol serait-il stérile?
Sitôt ri, sitôt fait : la flore paraît, l'oasis prospère
la giroflée, le persil, l'orge, l'aegilops, l'agrostis, les fraises, les poiriers, le talipot...
Alors le soir s'étire et se retire (trois fois).
Ô palais ! Le piètre soffite paraît triste, le plâtre trop égal.
À toi Gilgaliess le faste, les paillettes,
à toi les astres, les étoiles, parfois les satellites, le soleil - or allègre, la serpe – léger opale.
Et le périple répétitif toise les ères, règle le gel et les étés, pèse les âges pas à pas.
Alors le soir s'étire et se retire.
Il s'irrite : à perte tels logis parfaits,
le relief, le littoral, les golfes !
Gilgaliess se proposa le palliatif et fit les êtres, petits, gros, forts, grêles, fragiles
il ose les êtres à ailes, à aigrettes, aptes à l'air, l'aigle, la pie, le roitelet, l'effraie...
Le large regorge : êtres lisses et profilés, le pageot, la sole, la raie, la lotte...
Agitée, la flopée ! Elle s'égaille, frétille, pépie, piaille, se gaspille et prolifère.
Alors le soir s'étire et se retire.
Gilgaliess se gargarisait, or la terre était prostrée.
Presto, il réalisa les êtres à pattes, à pis, à poitrail, à griffes, le tigre, le rat, l'épeire, les reptiles... à l'étage, les pères à soie.
Après, il profère les frêles êtres pelés, les êtres à tête, gorge, torse et fesses, les érigés.
Il les fait pareils à soi, Gilgaliess, et les appelle ses fils et ses filles, assortis par paires, elle et il, et professe Éros et Priape : palpiter, flirter, faire les gosses, propager à perpète.
Il les fait propres à la parole, la pelote et le tissage, la fête, le tapage, le rap,
prêts à agir et à trépasser, à tripoter et à frapper, à protéger et à espérer.
Alors le soir s'étire et se retire.
A-t-il part à la folie, l'astrologie, la topologie, la propriété, l'art pariétal, l'opéra, ….?
Le fait est là : très satisfait, Gilgaliess se reposa.
Beau présent
Annie Hupé